EBEC : round Benelux à Nijmegen

Après avoir gagné le round local de Louvain-la-Neuve, nous voilà le 6 avril, pendant le blocus de Pâques, partis pour 3 jours et quelques heures à Nijmegen, aux Pays-Bas. Le départ se fait à 19 heures depuis le kot de Xavier : à quatre dans l’Opel Corsa de Clément, musique à fond et prêts à tout déchirer. On va leur montrer qu’à Louvain on est les meilleurs en matière de bricolage et de bidouille !

Après deux heures trente, on arrive à BigHill, dans la ville de Nijmegen, un genre d’hôtel loué par Best pour l’occasion. On se rend compte qu’on est loin des jacuzzis, sauna, piscine, minibars, etc. affichés sur l’invitation ! Ni une ni deux, on compile nos 2 chambres en une : l’équipe brouette est avant tout soudée ! Le souper est lancé autour d’un fidèle pain-saucisse, et on nous annonce que la soirée aura lieu sur le thème de la guindaille. Sourire sur les lèvres pour les potes de Louvain : la soirée s’annonce toute bonne ! Quelques épreuves sont à réaliser, notamment la célèbre estafette où on ne fera que renforcer la réputation de notre tendre université.

Réveil de bon matin avec une petite présentation de ce que nous allons faire : 3 jours de Team Desgin , c’est-à-dire du bricolage. Tous les matins les sponsorsnous présentent une thématique et un projet qu’ils souhaitent nous voir réaliser. Nous disposons donc de la journée entière, et c’est vers 16 heures qu’aura lieu la démonstration de ce que nous aurons conçu. On affrontera donc Leuven, Aachen, Gent, Brussels et Brussels ULB. 

Épreuve 1

Le sponsor de la journée n’est autre que Best, et la consigne est relativement simple : fabriquer une fusée à eau capable de transporter un œuf sans le casser, et avec peu de matériel — ce qui signifie une bête bouteille de Coca, un bouchon de liège quatre fois trop petit pour le goulot, du papier, des planches et du carton. On nous apporte quand même un pistolet à colle, du papier collant, des ciseaux et de quoi travailler le bois. Nous imaginons d’abord utiliser un parachute, mais quelques rapides essais nous amènent à penser que ce n’est pas la bonne méthode.

En conception et réalisation.

On résout le problème du bouchon de liège par un coup de briquet sur le goulot et une fine couche de colle. Les autres équipes alignent les échecs avec des bases de lancement faites n’importe comment. Ils cassent l’intégralité des pipettes du compresseur (plus de 5), et nous n’avons pu effectuer qu’un seul essai durant toute la journée ! Nous passons notre après-midi à attendre que l’organisation, dépitée, revienne du magasin. Finalement, sur le coup de 16 heures, l’affiche, le lanceur et la fusée sont prêts pour la présentation en anglais que Julien assurera tout seul.

Présentation de la fusée.

Notez le système d’amortissement de l’œuf conçu par Clément, en tout 5 cônes en papier capables de s’emboîter les uns dans les autres. Le premier lancement est effectué : beau vol, mais rien d’exceptionnel. On nous annonce que nous avons droit à un second essai ! Nous remettons l’amortisseur conique en état, vérifions le bouchon, et par inattention Clément le rentre complètement dans la bouteille ! Nous en improvisons un autre, plus petit encore que le précédent ; dans son empressement, Julien finit par le fixer au pistolet à colle !

Je me retrouve au lanceur, détente du compresseur à fond, et on constate que le système se met à fuir… On ne perd pas espoir : je maintiens le compresseur, et soudain la fusée décolle à une vitesse hallucinante ! On avait en fait accumulé énormément de pression à cause de la colle ! Selon les spectateurs, elle est montée trois fois plus haut que les autres ! Poussée par le vent, elle retombera en dehors de la zone d’atterrissage prévue, mais c’est avec soulagement qu’on découvre l’œuf parfaitement intact. Applaudissements du public et énorme satisfaction pour l’équipe : on a assuré le show.

Le soir même, vers minuit, les différents gagnants ont été annoncés. C’est avec joie qu’on remporte la première place ! Nous recevrons chacun un casque audio Sony d’une valeur de 80 euros.

Premier prix.

Épreuve 2

Le sponsor du jour est Altran. On ne sait toujours pas ce qu’ils font concrètement ! Notre mission du jour est de concevoir une valise capable de transporter un organe (symbolisé par de l’eau à 37 °C) et des cellules (à 10 °C). Enfin non, il faut réaliser un engin avec des roues insensibles aux vibrations, et rajouter à ça un système de propulsion. Énorme manque de clarté dans les consignes… On ne parvient pas à comprendre quel critère est le plus important…

Découverte du matériel : de la frigolite, des tuyaux d’isolation, de la corde et des planches. Pas de pistolet à colle pour cette épreuve ; juste un vulgaire rouleau de papier collant et, cerise sur le gâteau, un tube de colle non compatible avec le polystyrène. Fraise en supplément : une cartouche de silicone indiquant un temps de séchage minimum de 8 heures. On avait environ 5 heures de bricolage. La réalisation a commencé par tailler des axes de roues dans une planche de sapin, former des roues avec de la frigolite, et réfléchir à un système d’anti-vibration. On a abouti à un plateau suspendu dont le lancement se fera avec un genre d’arbalète à élastique.

L’arbalète et le véhicule.

Lors de la démonstration, notre système de lancement s’est révélé être le meilleur. Nous étions plutôt bons concernant le niveau des vibrations, mais nettement moins quant au maintien en température. C’est en fait ce dernier critère qui était le plus important, et nous l’avions négligé ! Les gagnants avaient des roues métalliques en bouchons de bouteilles ; aussi je ne vous parlerai pas du peu de cas qu’ils avaient fait des vibrations !

Conclusion de la journée : mauvaise position…

Épreuve 3

Aujourd’hui le sponsor est la Société nationale des chemins de fer belges (SNCB) ! Grosse présentation de leurs activités et intense prise de notes : des points supplémentaires seront à la clé. On nous invite également à réaliser une petite épreuve en équipe pour tester notre Team Working : raccorder un morceau de rail à la masse. On s’en est très bien débrouillés, et ça nous a permis d’acheter du matériel supplémentaire. Concrètement, l’épreuve était de créer un système de chargement et de déchargement de billes d’un petit train électrique qui tournait en boucle sur des rails. La seule énergie disponible était celle du train. Tout de suite nous comprenons que le niveau sera élevé ! Nous ne pouvons pas perdre ni nous permette une réalisation trop simple, aussi efficace soit-elle. Je propose à mon groupe un système d’engrenages qui active un distributeur de billes. Le tout est réalisé en carton, en bâtons de brochettes et au pistolet à colle. Je vous laisse juger de la complexité du mécanisme :

Mécanisme de chargement des billes.

Le train agit selon la flèche verte, entraînant ainsi les flèches bleues. Les billes descendent par gravité et ne sont chargées qu’une fois que le train active le système. Celui-ci se montre très efficace : les engrenages vont bien, la distribution est nickel. Seul hic : le chargement se fait beaucoup trop tard ! Les billes tombent systématiquement derrière le wagon… On improvisera quelques améliorations…

Le système de déchargement a été conçu en quelques minutes grâce à un afflux de bonnes idées et à un excellent travail de groupe (dont je suis extrêmement fier) : notre wagon custom doit être capable de se soulever d’un côté pour déverser les billes dans un bac. Ainsi : sur la partie mobile du chariot se trouve un bâton de brochette. Le train arrivant près du module de déchargement, le bâton est amené à monter sur le module, provoquant ainsi le soulèvement de la partie mobile du chariot et déversant les billes. Tellement simple mais tellement efficace !

Module de déversement.

La présentation en anglais par Julien se fait encore en vitesse. Nous étions les derniers à passer, et nous avions vu pas mal de choses fonctionnelles, mais rien d’impressionnant. La démonstration suit dans foulée, avec un pincement au cœur dû au stress : est-ce que ça fonctionnera ? C’est avec surprise que le train charge 2 billes au premier tour ; mais le système de déchargement n’a pas été assez efficace, et les balles refont un tour pour se vider parfaitement sans aucun geste supplémentaire de notre part ! Quel plaisir ! Le système est fonctionnel et parfaitement autonome ! C’est en partie la chance qui nous permis de réaliser cette performance, puisque les autres passages du train ne se révèleront pas aussi réussis.

Affiche de présentation.

Le stress est encore plus grand, mais nous sommes tous les quatre assez fiers de notre audace dont les résultats ont payé sur un mécanisme aussi complexe. C’est avec bonheur que nous entendons : « … and the winner is Louvain-la-neuf’ » ! Notre originalité, mais aussi notre travail de groupe, nous ont permis d’accumuler autant de points. De plus chacun a gagné un pass Interrail de 10 jours de train valable 22 jours ! Un cadeau d’une valeur de 280 euros par personne ! Le concours valait le déplacement.

1ère position et 4 Interrail .

Conclusion du séjour

Le classement général est annoncé peu après. Seuls les grands gagnants auront la possibilité d’aller en finale à Porto au mois d’août. Le jury nous annonce troisièmes. Plutôt surprenant, vu nos deux premières places sur les trois épreuves. C’est finalement Aachen qui remporte la victoire en ayant été deuxième tous les jours. Nous revenons quand même avec 300 euros de cadeaux après un séjour totalement gratuit ! Bien que les repas aient été vraiment affreux, nous avons bien bu et nous nous sommes éclatés tous les jours. Une fine équipe avec qui je partirai début septembre faire le tour de l’Europe en Interrail !

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