Dure était la vie de la table basse de notre communautaire : plats quotidiens, verres de sodas et soirées. Le modèle lowcost de chez Ikea n’ayant résisté que quelques mois, il était temps de construire quelque chose de robuste, esthétique et à moindre coût !
Mon colocataire, Xavier, presque fermier mais ingénieur avant tout, m’a découpé quelques sections carrées de 40 mm dans une vieille barrière à bétail.
Quelques heures de brosse en fer pour enlever l’amas de rouille, et il me les apportait au communautaire avec quelques mètres de cornière.
On estime les mesures, et un bon plan se prépare : 64 × 54 × 45 cm. Je coupe ensuite les cornières à 45°. La colocation est assez petite. Tout est fait sur la terrasse avec ma petite meuleuse Bosch et un disque à tronçonner. La précision n’est pas de la partie.
Quelques soudures, et le tour est joué. Un cadre prêt à servir de support. Les pieds sont découpés dans la section carrée et ensuite soudés sur les extrémités du cadre en cornière. Vous comprendrez que la surface de contact entre les cornières et les sections carrées est limitée aux deux côtés du carré, soit 80 mm. Ça semble peu, mais ça se révélera suffisant pour assurer une bonne rigidité.
Avec Clément, on a finalement trouvé une planche sur le chantier du MuséeL de Louvain-la-Neuve. Du contreplaqué dans une bonne épaisseur : bien solide et surtout gratuite. La mise en place se fait sans peine, et les derniers pieds sont soudés presque d’équerre.
La table est très costaude ; même debout à cinq dessus, elle ne bouge pas. Elle a aussi sa petite masse et n’est pas très facile à transporter : ce n’est pas le but !
Je protège la planche et je mets en peinture dans ma cage d’escalier (il gèle encore dehors) avec des bombes de chez Action. La peinture sèche une nuit, je me réveille pour voir le résultat : la table a disparu. Comment aurais-je pu imaginer qu’une bande de petits malins voleraient une table en acier de 15 kg, encore fraîche de peinture, au 3ième étage d’un immeuble, un dimanche soir ? Nous avons passé quelques mois sans elle, un peu frustrés de ne l’avoir jamais utilisée…
On la retrouvée un beau matin en sortant nos poubelles, presque dans le même état que nous l’avions laissée. Impossible d’endommager cette table, elle n’est pas conçue pour !
Je reprends donc où j’en étais : petit ponçage, et une seconde couche de peinture. La voilà toute neuve.
Il ne reste plus qu’à traiter la planche contre l’eau, et la table est prête à assumer les pires cauchemars d’Ikea. Une histoire plutôt originale, n’est-ce pas ?